Découvrir Avon-les-Roches (3) :
Le Camp militaire du Ruchard à Avon les roches.
Le camp militaire du Ruchard est mis en place en 1873 (par le colonel Ernest de Rambaud, polytechnicien), il est alors assorti d'une école de tir dans la partie nord des Landes du Ruchard.
L'école d'application du Tir s'installe deux ans plus tard en 1875 et perdure jusqu'en 1914.
En 1914, le lieu est utilisé comme un camp pour les prisonniers allemands, mais, déclaré impropre à l'hébergement il va devenir un lieu de convalescence pour les soldats belges malades ou blessés au front (il est "amusant" de noter le contraste entre l'usage de "camp de prisonnier allemand" et le "lieu de convalescence belge").
Du 31 décembre 1914 au 14 juillet 1917, 9586 belges convalescents y séjourneront. Les registres de l'état-civil de la commune d'Avon-les-Roches signalent le décès de 79 militaires belges ; 76 pierres tombales se dressent au cimetière communal. Certains corps furent rapatriés après la guerre ce qui fait qu'aujourd'hui il ne subsiste plus que 63 tombes soldats belges au cimetière communal où un monument commémoratif leur est dédié (étudié dans la base Mérimée).
A l'époque il existe quelques blocs en dur mais la plupart des hommes sont logés sous tente. Elles seront remplacées progressivement par des baraquements.
L'entre-deux guerres verra la fréquentation du camp augmenter. Des troupes montées, comme les spahis (à l’origine un corps de cavalerie algérien) et les premiers régiments blindés, séjourneront au Ruchard.
La destination du camp du Ruchard changera au début de la seconde guerre mondiale en devenant un camp d'internement pour les prisonniers de droit commun français et également pour les étrangers, Allemands pour la plupart.
En 1940, la 46° Division d'Infanterie Allemande, " division du cerf " s'y installa. Le camp servit de terrain d'entraînement aux troupes nazies. Des films de propagande y furent tournés et un village d'isbas reconstitué à cet effet.
L'entrainement et la cinématographie ne seront pas les seules activités allemande sur ce site, en effet, dans sa monographie « Occupation, Résistance et Libération du Chinonais », Henry Brocourt rappelle que plusieurs fusillades eurent lieu au camp du Ruchard, près de Tours, et il raconte : « Le 16 mai 1942, quinze hommes de la région tourangelle furent amenés en ces lieux dans un camion, fusillés au camp où des témoins virent les cadavres empilés dans le véhicule qui laissait couler leur sang sur la route. »
En 1944 le camp du Ruchard avait repris du service auprès de l'armée Française qui occupait de nouveau les lieux (date de réintégration inconnue), en effet un témoignage de M. Castan nous apprend qu'un peloton d'élèves gradés avait lieu sur le site entre le 10 septembre et le 15 octobre de cette année. Le camp était alors géré par la 4éme région militaire et on pouvait y voir évoluer le bataillon VIII/4, 3éme compagnie auquel appartenait alors M. Georges Castan (cette compagnie était alors sous le commandement du Lieutenant Pose).
En 1946 le camp s'agrandit à l'est par l'achat de 131 hectares qui constituent le camp de Lattre.
De nos jours le camp du Ruchard est utilisé comme terrain d'entraînement aux stagiaires des écoles de la logistique et du train.
Le Ruchard chevauche les communes de Neuil, Avon-les-Roches et Crissay-sur-Manse.
Le pourtour est d'environ 22 Km, sa surface de 1442 hectares.
On trouve à l'ouest la départementale 757, la départementale 132 le traverse en son milieu. La commune d'Avon loue une partie du terrain.
Quelques illustrations :
Camp sous tentes.
La soupe.
Tentes et baraquements.
Poste de police.
Amphithéâtre et Horloge.
L’Avenue de Tramont et le jardin des soldats.
Vue générale du camp.
Baraquement de la Troupe.
Mitrailleuse.
Alphonse Monteny, sergent-major, le plus élevé en grade
des militaires belges reposant au cimetière d’Avon.
L’HISTOIRE DU CAMP DU RUCHARD.
Un magnifique livre de l’Association Infos Troglo, Bernard Aurenche et Jean-Louis Rabusseau, intitulé « LE CAMP DU RUCHARD » retrace l’histoire du camp du Ruchard.
Ce livre, qui s'appuie sur des reproductions de cartes postales et de photographies anciennes, raconte l'histoire du camp et de sa construction à l'immédiat après-guerre de 1945.
L'histoire du camp du Ruchard, c'est l'histoire d'hommes de tous horizons de toutes cultures qui sont arrivés un jour au milieu de ces landes inhospitalières, ballottés par la vie militaire ou les aléas de l'histoire. Simple passage pour les uns, épilogue tragique pour les autres.
Mais l'histoire du Ruchard, c'est aussi l'histoire d'une cohabitation : celle qui s'est instaurée, au fil des ans, entre les occupants militaires du camp et les populations environnantes d'Avon-les-Roches et de Villaines-les-Rochers. Source d'échanges tant humains qu'économiques, elle a laissé une profonde empreinte dans les mémoires.
De cette histoire, nous avons voulu fixer le souvenir à travers des documents, drôles ou poignants, à l'image des événements qui ont émaillé l'existence de ce camp pendant plus d'un siècle.
Le cimetière franco-belge d’Avon-les-Roches.
Quelques illustrations d'époque :
Avon, près le Camp du Ruchard
Monument élevé à la Mémoire des Soldats Belges morts au Camp du Ruchard pendant la Guerre.
Avon, près le Camp du Ruchard
Monument élevé à la Mémoire des Soldats Belges morts au Camp du Ruchard pendant la Guerre.
Quelques photos :
Du 31 décembre 1914 au 14 juillet 1917, 79 militaires belges décèdent à Avon-les-Roches. Certains corps furent rapatriés après la guerre. Aujourd'hui il subsiste 63 tombes de soldats belges au cimetière communal où un monument commémoratif leur est dédié.
Le monument a été dessiné par l’architecte Raymond LE GRAIVE de Bruxelles.
Au centre de la face avant, se trouve le Lion , symbole Belge, et à gauche le médaillon du Roi Albert 1er (1875-1934), le Roi Chevalier.
Sur sa face arrière, le message suivant est gravé dans la pierre :
« CE MONUMENT ÉRIGÉ À LA MÉMOIRE DES SOLDATS BELGES DÉCÉDÉS AU CAMP DU RUCHARD A ÉTÉ INAUGURÉ LE 18 NOVEMBRE 1915 IL EST CONFIÉ À LA FRANCE AMIE ET ALLIÉE ».
Chaque 8 mai et chaque 11 novembre, une cérémonie devant le monument belge se déroule avec un dépôt de gerbes, une minute de silence et l'hymne belge "La Brabançonne", suivi d'un dépôt de petits drapeaux belges par les enfants du village.
Publication n°121 – Mai 2018.