BRUGELETTE - Commune Zéro phyto.

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Depuis le 1er juin 2014, une nouvelle législation wallonne concernant l'épandage des "produits phytopharmaceutiques" ou (PPP) est entrée en vigueur. Autrement dit, on ne peut plus épandre n'importe quel pesticide où on veut et comme on veut !

 

Les Communes et les pouvoirs publics sont en ligne de mire de cette nouvelle loi, mais les particuliers sont aussi concernés. Quelques explications.

 

On désigne par « produit phytopharmaceutique » (PPP) un produit d’origine naturelle ou élaboré chimiquement, utilisé dans le cadre de la lutte contre les maladies et les ravageurs des plantes (les insecticides, les fongicides…) ou pour éliminer des végétaux indésirables (les herbicides).

 

Objectif de la loi « Zéro Phyto » ?

Supprimer progressivement tout épandage de PPP dans les espaces publics et à proximité des eaux de surface (égouts, rivières, mares…), mais aussi dans les espaces privés fréquentés par des personnes considérées comme particulièrement vulnérables aux PPP.

 

Le véritable « Zéro Phyto » devrait être atteint le 1er juin 2019 : un pas de plus, assurément, vers un environnement plus sain.  Plusieurs études démontrent l'aspect nocif de ces produits sur la santé.

 

La nouvelle loi et les particuliers...

 

Terrains publics : certains trottoirs interdits de PPP !

Il est désormais interdit d’épandre des produits phytosanitaires sur :

            - des terrains publics revêtus : surface pavée, bétonnée, stabilisée, couverte de dolomie, gravier ou  

               ballast (trottoir, cour, accotement, voie de chemin de fer, voirie, etc.) ;

            - toute autre zone de l’espace public longeant votre propriété : fossé, talus enherbés ;

si ces zones sont à proximité d’un réseau de collecte (filet d’eau, égout…) ou d’une eau de surface (rivière, mare, etc.).

Stop le long des trottoirs proches de filets d'eau !

Pratiquement, il est désormais interdit d'épandre des produits phytosanitaires sur des terrains publics revêtus s'ils sont à proximité d'un réseau de collecte (filet d'eau, égout...) ou d'une eau de surface (rivière, mare, etc.). En clair, si votre trottoir est "revêtu" et qu'il jouxte un filet d'eau, avec ou sans bouche d'égout, il vous est interdit d'y appliquer quel que PPP que ce soit, qu'il soit labellisé "écologique" ou non.

 

Et des zones tampons...

En outre, la loi prévoit des espaces supplémentaires, dits "zones tampons", sur lesquels l'application des PPP est interdite. Ces zones tampons peuvent concerner assez souvent les terrains privés.

 

Prenons le cas le plus simple: si votre trottoir est relié à un filet d'eau, vous ne pouvez plus épandre de PPP sur ce trottoir. Mais au-delà, sur votre pelouse, par exemple, il faut aussi compter une zone tampon d'un mètre, sur laquelle l'application de PPP n'est plus autorisée (voir schéma cas n°1).

 

De plus, si votre terrain privé jouxte un cours d'eau ou un plan d'eau, la zone tampon sans PPP est de 6 mètres au moins (voir schéma cas n°2).

 

D'autre part, si votre terrain est relié à un filet d'eau (valable également pour une eau de surface) et qu'il accuse une pente égale ou supérieure à 10%, vous ne pouvez appliquer de PPP ni sur la pente, ni sur la zone tampon.  Celle-ci prend cours à partir de la rupture de pente et a une largeur d'un mètre au minimum (voir schéma cas n°3).

 

Les personnes vulnérables mieux protégées.

 

À partir du 1er juin 2018, la loi protégera mieux les personnes dites "vulnérables", c’est-à-dire les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées ou malades.

 

En effet, les terrains jouxtant les hôpitaux, les crèches ou les écoles ne pourront plus, sauf dérogations strictement encadrées, recevoir de PPP, et ce, qu’ils soient privés ou publics.

 

Ils seront entourés, en outre, de zones tampons de plusieurs mètres à plusieurs dizaines de mètres ! Le particulier n’est pas visé par ces dispositions. Néanmoins, prendre toutes les précautions utiles, si l’on désire épandre chez soi un PPP alors que son terrain jouxte une cour d’école, une clinique ou une maison de repos, c’est une question de respect et de citoyenneté…

 

 

Pourquoi "Zéro Phyto" ?

 

On pourrait s’étonner que les pouvoirs publics souhaitent à présent bannir totalement l’usage des produits phytopharmaceutiques, après l’avoir autorisé et pratiqué durant des années. On sait depuis longtemps que ces produits sont dangereux pour la santé, ce que démontre un nombre croissant d’études.

 

Empoisonnements ou intoxications chroniques, allergies, cancers, œdèmes pulmonaires, leucémies, maladie de Parkinson… La liste des réactions et des pathologies imputées aux PPP est longue. Elles peuvent frapper non seulement ceux qui répandent les pesticides, mais aussi ceux qui y sont exposés, même en petites quantités : sont particulièrement concernés les groupes à risques comme les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées… sans oublier nos animaux domestiques, chiens et chats ! En outre, les pesticides polluent l’air, le sol et l’eau. Ils sont malheureusement aussi toxiques pour les animaux utiles que pour les « nuisibles ».

 

Le Zéro Phyto : non seulement souhaitable, mais possible !

 

Certaines communes wallonnes n’ont pas attendu la nouvelle législation sur l’interdiction d’utilisation des PPP sur le domaine public pour se convertir à d’autres modes de gestion et d’entretien des espaces publics.

 

Depuis 2014, la Collège Communal de Brugelette a décidé de ne plus utiliser de produits phytopharmaceutiques pour éradiquer les mauvaises herbes.  L’entretien des trottoirs, des bords de route, des espaces pavés, les abords des écoles, des cimetières,... est réalisé au moyen de méthodes dites « alternatives » au PPP.

 

Dans ce but,  plusieurs méthodes ont été testées avant d’acquérir le matériel de désherbage.

 

Finalement, le Collège communal a choisi d’acquérir du matériel permettant la destruction des mauvaises herbes par actions thermiques (par eau chaude/mousse et par flamme) et mécanique (par la rotation de brosses métalliques).  La combinaison de ces méthodes est indispensable pour obtenir un travail propre. 

 

Une machine de désherbage par eau chaude et mousse a été achetée auprès de la firme NIX  pour un montant de 53.388,77€.  La mousse est obtenue suite au mélange de l’eau et de l’amidon de maïs ou l’amidon de noix de coco.  La mousse qui se développe lors du jet de l’eau chaude, enrobe la plante afin de prolonger l’action thermique (éclatant ainsi les cellules de la plante menant ainsi à sa mort).

Une lance spéciale a été acquise pour détruire les plantes invasives (berce du Caucasse).

 

Cette machine donne toute satisfaction, mais une action mécanique (brossage) est par la suite nécessaire afin de finaliser proprement le travail.

 

D'autres machines ont été acquises pour permettre un désherbage mécanique :

 

- Un désherbeur mécanique (couteaux rotatifs) pour assurer le désherbage des espaces recouverts de gravier ou dolomie (allées des cimetières et du parc communal, place de Mévergnies,...) au près de la firme GRENN SYSTEM S.P.R.L. d'Enghien pour un montant de 9860,29€.

 

- Une brosse désherbante "Moustique - NINOS"  à torons en acier torsadé au près de la firme Lété de Lens pour un montant de 5876,97€.

- Une brosse désherbante "Ariens" (modèle plus léger) à torons en acier au près de la firme Lété de Lens pour un montant de 1473,17€.

 

- Une débroussailleuse sur roue (faucheuse-broyeuse) pour assurer l'entretien des sentiers, chemins de champs,... au près de la firme Lété de Lens pour un montant de 799,21€.

 

- Un souffleur pour assurer un parfait nettoyage après le passage des machines de désherbage mécanique qui projettent parfois de la terre sur la voirie, au près de la firme Lété pour un montant de 243,46€.

 

- Deux débroussailleuses portatives professionnelles pour désherber le tour des piquets de signalisation, le pied des arbres,... au près des établissements Dereau à Silly 1191,51€.

 

 

Un désherbage thermique (par flamme) est réalisé dans les cimetières.

Un bruleur au gaz pour assurer le désherbage dans les endroits exigus (les espaces entre les sépultures) a été acheté au près de la firme Lété de Lens pour un montant de 297,00€.

 

Un investissement indispensable !

L’investissement pour acquérir ces différentes machines, indispensables pour entretenir nos bords de routes et nos espaces publics s’élève à 73.130,38€.

 

Avant ces achats...

En 2015, la Commune de Brugelette a acquis une balayeuse désherbeuse ramasseuse semi-portée pour nettoyer et assurer l'entretien des bords de route, au près de la firme Vandenbulcke Philippe de Brugelette,  pour un montant de 28.265,60€ TVAC.  Depuis son acquisition, la balayeuse parcourt les rues de l'entité, offrant la satisfaction attendue.

 

Plus de tolérance...face à la végétation !

 

Depuis l’abandon de l’utilisation des produits phytos et leur remplacement par l’utilisation des méthodes alternatives, le citoyen doit être plus tolérant face la végétation spontanée. 

Les herbes, plantes et fleurs sauvages qui se développent le long des bords de route, le long des filets d’eau, sur les trottoirs et sur les sentiers... changent radicalement l’image des centres de nos villages que l’on avait ces dernières décennies. 

 

Une transition onéreuse...

 

L’abandon des pesticides et l’emploi des différentes méthodes de désherbage, décrites ci-dessus, ont explosés le nombre d’heures de travail nécessaires pour l’entretien des espaces publics

 

Or pour des raisons budgétaires, l’effectif du service des travaux a été réduit considérablement depuis 2007, passant de 20 personnes à 12 personnes aujourd’hui, lorsque l’effectif est complet. 

 

Il est regrettable que les communes qui ont fait le pas pour devenir « Commune Zéro Phyto » répondant de ce fait aux impositions de la Région Wallonne, n’aient pas pu bénéficier de subventions destinés à acquérir du matériel pour effectuer la transition vers le zéro phyto. 

 

La commune de Brugelette a investi au total 101.395,98€ depuis 2015 pour assurer sa transition en "Commune Zéro Phyto", abandonnant totalement l'emploi de PPP (produits phytopharmaceutiques).

 

Aujourd’hui, vu l’effectif réduit de notre service technique et l'abandon des pesticides, il faut pouvoir tolérer une végétation spontanée qui verdit nos bords de routes.

 

 

Publication n°148 - Septembre 2018.

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